Haute route dolomites : j'ai mal !

j'ai promis à Dud'd de faire un petit compte-rendu de mes péripéties italiennes. Aussi le voici.

Après avoir gagné un dossard pour participer à cette épreuve en janvier dernier, le jour J est venu au tout début du mois de septembre à Bolzano.

La veille, on récupère le paquetage au village départ. Déjà, on se dit que c'est autre chose que les épreuves qu'on a déjà pu voir. Le village comprend 5 à 6 stands, il y a une salle de massage, un grand self pour les repas, des vestiaires et un camion de cryogénothérapie... Je me suis demandé sur quelle planète j'arrivais.

Je récupère, dossard, plaque de cadre, un sac à dos qui me suivra sur les étapes dans un petit camion, un immense sac pour toute mes affaires que je retrouverais à l'hôtel, une carte d'identité pour me faire masser et manger, des chaussettes, un maillot... Bref plein de trucs avec lesquels je vais être bien embêté pour les faire rentrer dans la voiture où il y a déjà toutes les affaires des vacances de ma petite famille.

Le soir briefing à 19h pour nous donner les règles de la signalisation, la présence des motos et de la police et également nous expliquer le parcours et ses pièges. Mais le briefing commence par une cérémonie de remise des prix aux leaders du général fille et garçon. Ensuite un film de la journée est projeté (à souligner l'énorme qualité des images et les prises de vue via des drones qui sont assez fantastiques) et ce n'est que là qu'on passe au menu de la journée suivante. Tout ceci se fait dans la bonne humeur même si l'ambiance dans la salle est plutôt studieuse. Certains tours opérators prennent des notes pour leurs clients. Il y a tout une organisation parallèle à celle de la Haute Route par ces professionnels ce qui créée presque une autre course.

Passé ce briefing et une soirée un peu sordide dans Bolzano, le départ... Une petite traversée de nuit pour rejoindre le Sheraton ou un petit déjeuner est servi, un détour pour le stand pour laisser le sac à dos, on se positionne derrière le sas des 75 premiers du général et c'est parti. Au programme un fictif de 25 km qui sera finalement de presque 30 km. Je sème mon groupe pendant le fictif et revient sur ceux partis dans le premier sas. On remonte une interminable vallée qui va nous amener jusqu'au pieds du Passo Gardena. C'est long, il y a des tunnels, on roule à 30 à l'heure et ça discute.

De mon côté, je me suis mis tout devant du groupe pour être au calme et éviter de me prendre un trop méchant recul quand on arrivera dans le chantier du jour. Après 32 km, on passe sur un tapis qui déclenche le chrono pour la journée. C'est parti pour 30 bornes d'ascension à 5 %. Franchement le rythme est un peu élevé mais ce n'est pas transcendant. Depuis le départ, je sais que la journée sera mauvaise car j'ai très mal au dos.

Au kilomètre 40 on arrive sur un replat, curieusement c'est là où tout s'accélère et je laisse filer un gros groupe qui a vraiment mis en route. Je ne m'affole pas, un suisse revient à ma hauteur on se verra ponctuellement jusqu'à la fin de l'étape 130 km plus loin. Nous discutons bien, on fait une dizaine de kilomètres ainsi et nous finissons par rattraper trois - quatre autres cyclistes.

Les dix derniers kilomètres du Gardena sont assez durs, je double pas mal de cyclistes, je dois basculer autour de la 50 ème place en haut. Après un ravito express la descente s'effectue à vive allure sur une très belle route avec une visibilité importante. Attention, vous allez rire, je double des voitures !!! Deux concurrents me rattrapent, nous en doublons cinq ou six autres, démarre ensuite une vallée de 25 km en faux plat descendants.

L'argentin ne me passe pas les relais, l'anglais lui à par contre tendance à prendre tous les risques dès que la déclivité s'accentue. Je le laisse filer d'autant plus que la circulation reste assez dense vers Alta Badia. A 10 km de la fin de la  fin de la vallée un petit groupe nous rattrape si bien que nous nous retrouvons à 10 à tourner. Ca va vite sur cette partie là mais ça ne va pas durer.

Km 95, un virage à droite, il fait bien plus chaud (20°), et la vitesse passe de 40 à 50 km ) 20 km. C'est le début du Furcia. Alors le Furcia, j'avais longuement regardé le profil avant et je me disais que ce ne devait pas être si terrible et bien quelle erreur... Sur les six premiers kilomètres d'ascension, le petit groupe explose, je me retrouve avec deux gars devant, tout le reste derrière et le tout sur à peine 300 m. Km 101, là ça se complique l'altimètre passe au delà de 10 % et jusqu'au sommet ça ne descendra jamais en dessous. Mes deux "copains" de devant se rapproche. La vitesse chute jusqu'à un vertigineux 7,6 km/h... La pente monte jusqu'à 17 %. La sueur dégouline... Et la chaleur est étouffante bien qu'il ne fasse que 20 °C. C'est désespérant mais en même temps je finis par doubler les deux lascars de devant et au sommet, surprise, je retrouve mon suisse avec qui je discute un petit peu en remplissant les bidons. Les gens de l'organisation mesure que cette étape est la plus difficile de celles proposées sur la semaine et commence à se dire qu'ils ne sont pas partis. Je dois toujours être entre la 50 ème et la 60 ème place, et je suis déjà à une heure.

Je repars avant mon suisse, la descente est hyper dangereuse. Globalement, c'est un bout droit à -7 %, puis une épingle mais à 20 % et il y en a bien une bonne quinzaine. La vue par contre est top, un paysage tyrolien de carte postale. Arrivé au village qui marque le pieds de l'autre versant, je retrouver une ambulance qui m'avait doublé 20 km plus tôt. Elle est en train de charger un concurrent qui a fait un tout droit dans une barrière en métal. J'ai toujours du mal avec ce genre de scène. Mais bon c'est malheureusement le vélo...

Km 118, maintenant il faut se fader la vallée vent de face jusqu'à Dobbiaco. Ben franchement c'est pas marrant... Je commence à en avoir marre mes douleurs au dos sont difficilement supportables. Au bout de 5 km, un groupe revient avec mon anglais, un espagnol et un troisième coureur. Je suis incapable de leur prendre un relai. L'espagnol roule fort et assume l'essentiel du travail. 5 coureurs rentrent ensuite dont un nouvel anglais copain du premier qui me prend en grippe. Je tente de me faire oublier en vain, au final je finis par passer.

Km 136, on tourne à droite et fini le vent de face ! Délivrance pour partie car les pourcentages augmentent. Bilan ça tire toujours. Je décide de faire enfin une escale technique car :
- j'en ai marre de me cintrer la tronche,
- j'ai envie de pisser depuis le départ réel...

Je m'arrête donc au km 140 et quelle erreur, deux groupes d'une quinzaine de coureurs (dont un comprenant mon suisse qui lui aussi est en train de se prendre la tête avec un anglais pour les mêmes raisons que moi) chacun me passent. Je repars toujours un peu dans la misère et je vais me retrouver seul quasiment jusqu'à l'arrivée.

Km 146, Sandrine me double avec les petites, je suis content de voir la voiture passée mais qu'est ce que j'en ai marre par contre. C'est à ce moment qu'on tourne sur la droite pour aborder la fin de l'approche du dernier col. Nous sommes à Carbonin. Le décors est splendide, beaucoup de petits lacs, des lignes de crêtes typiques des dolomites, c'est top. Mais la route me joue un vilain tour. Normalement une approche c'est moins dur que la difficulté qu'elle précède. Sauf ici ! Rapidement la route se dresse entre 9 et 12 % et cela pendant 4 km. C'est l'enfer pour moi. A Misurina, un canadien me passe (seulement le second concurrents depuis le pied) et me montre sa roue pour m'emmener avec lui à travers la station le long du lac, je le remercie et lui dit de filer car je n'ai pas la force de l'accompagner.

Misurina par contre reste le plus joli moment de l'étape, là j'ai compris pourquoi cette chaine était classée à l'Unesco. J'ai traversé la station avec l'unique envie de m'arrêter à la terrasse d'un des cafés qui bordent le lac.

Fin du rêve place à une descente (dégoût)... Je réalise qu'il me reste encore 4 bornes d'ascension (4,7 même) jusqu'au sommet du Tre Crocci km 162. Au final, c'est pas si terrible. En haut, je passe le tapis et je vois mon anglais belliqueux sur le côté, je vais lui expliquer un peu la vie, il s'excuse et regarde ses pompes. Je ne traine pas trop en haut, je descends sur Cortina. La descente est sinueuse mais elle est neutralisée donc on s'en fout...

Arrivé au village, direction la salle pour récupérer le sac à dos, puis la douche, puis le self. Un message à Sandrine pour savoir où elle est. Je la retrouve dans un bar à côté de la mairie. Je finis l'après midi en l'aidant à faire gouter les filles et en buvant une grande bière. Retour à l'hôtel en marchant avec toute la famille, nous en profitons pour flâner dans Cortina. Cette station est juste superbe, on a l'impression d'être enfin revenu en Italie après une interminable procession germanique. Après avoir un peu rangé les affaires dans la chambre et passer deux avec la famille, retour vers le village pour le briefing, il se fait dans le cinéma de la station.

Le cérémonial est le même sauf que comme les lieux sont plus simples d'accès on tombe plus facilement sur les gens de l'organisation. Ces gens sont toujours avenant et discutent facilement. Je me retrouve ainsi à parler avec le directeur de course qui organisa un temps de choses sur le Lioran. La parenthèse est marrante et me fera sourire toute la soirée.

Bilan du jour 101ème au scratch (35 minutes perdues bêtement sur la fin), 6ème de l'étape (170 bornes, 3615 m de positif et mon garmin est plutôt rat sur le dénivelé). Plutôt satisfait car 3 ans en arrière, j'étais incapable de passer la moitié du premier col. Du coup je me projette avec un à priori positif sur l'étape du lendemain.

Le soir, avec toute la petite famille direction la bireria voisine pour un repas basé sur des spécialités locales. L'ambiance est sympa, le Prosecco est bon, la Polenta dégueulasse mais c'est pas grave. L'aventure continue.
 

Type: 
Ride
Workout_type: 
default
Date: 
2016-09-10T03:49:16Z
Avg Pace: 
2:35/km
Elevation: 
3615
Distance: 
170513
Moving time: 
26500
Activity id: 
707008548
Strava title: 
Sortie à vélo matinale
Total photo count: 
1
Title: 
Haute route dolomites : j'ai mal !
Summary Polyline: 
sexzG}xbdAlJh_AtaA_k@tTcr@do@h[lD}S{LrOif@uW~Ee{@c`A{h@wa@wr@bTc`A{NctAt@m{Dv]m_Bu^wv@|K_b@}Vq\wBkj@mcBe_CuC_k@k]}Jaj@w|@{l@~Auc@ybAytA}wAir@lLww@aw@wtCia@ed@upAtBqsCxVqjC_RseBxI_|A|lAs~B~~@idA}AovC`wAghFtJokCaKgPfBclAfb@ebB|n@cr@pLbF{Jyg@jKzXb^jFbc@yUeJp@`KmZaa@vXdRgn@aViCfHaWyYw_BqXcYqNxTrBuPqJlDsOmc@|Cs\pJdKiBqk@dLs@eTkjA~JtRx@q}@m^ufA~Es`@`J`GsHusBahBcdB{j@yOcv@gdAioCl~@cqAeDu]pTqoDirBikAtDur@lp@su@oBujA||A{mAjTw\sc@wj@jEqJsUhSar@rrBo~Dw_Ahd@gKy\_I|g@gNiKsPaeBmUzXwIecDrLeZmn@yhBkGq|@kt@_VpMeQggA}@q]__Aze@w@wf@{p@sa@uHeJ_~@ez@|BwLqq@bLw]dz@uZ`GmnAwVcaAzP{SsIya@bPspBtXej@bYm@hs@kiDjo@yYyI~A_Gqs@rS_nG~h@_bEps@oc@brAl_@fjCuWdyAjTz{CqfAlhBlW~p@|y@zt@{q@zu@o~Ava@jBuL{XtGcc@`|B~@vkAhf@rv@rmAq@h|Edc@di@h]|wB}D`^hc@fWz@vh@ePj`@hWt{Af_@iG
Description: 
une de mes plus mauvaises journées a vélo... mal de dos tout du long.
Average speed: 
6.434
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